Paris adopte son budget 2025 : l'opposition dénonce les choix financiers de la ville

Paris adopte son budget 2025 : l’opposition dénonce les choix financiers de la ville

Le Conseil de Paris a voté mardi le budget définitif pour l’année 2025, un exercice marqué par des tensions importantes entre la majorité et l’opposition. Ce dernier budget complet du mandat d’Anne Hidalgo cristallise les critiques sur la gestion financière de la capitale, alors que la ville fait face à des contraintes budgétaires inédites.

Budget parisien 2025 : entre restrictions nationales et choix locaux

Le budget définitif 2025 de Paris s’élève à 11,5 milliards d’euros de dépenses, dont 1,75 milliard consacré aux investissements. Ce montant représente une légère baisse par rapport à l’exercice 2024, dans un contexte où la contribution imposée aux collectivités territoriales impacte fortement les finances de la capitale.

Anne Hidalgo a dénoncé un « choc inédit » pour la première collectivité de France, avec une ponction de 275 millions d’euros résultant de la loi de finances adoptée en février dernier. Cette contribution s’inscrit dans l’effort national de 2,2 milliards demandé à l’ensemble des collectivités territoriales.

Pour compenser ces pertes de recettes, la municipalité a fait le choix de puiser dans ses réserves stratégiques. Paul Simondon, adjoint aux finances, a affirmé que ces ajustements se feraient sans compromettre les services publics essentiels ni les dispositifs de solidarité comme les aides aux familles pour les cantines ou le Pass Navigo des enfants.

La ville continue de chercher à diversifier ses sources de revenus face aux défis budgétaires croissants, une stratégie devenue nécessaire dans ce contexte financier tendu.

Les critiques virulentes de l’opposition sur la gestion financière

L’adoption du budget a donné lieu à des débats particulièrement houleux au sein du Conseil de Paris. L’opposition a pointé du doigt un déficit de 120 millions d’euros dans les comptes administratifs de 2024, accusant la majorité d’avoir dissimulé la gravité de la situation lors de l’examen du budget primitif en décembre dernier.

Rachida Dati, ministre de la Culture et maire du 7e arrondissement, a été particulièrement sévère dans ses critiques : « Vous continuez à nier la catastrophe et vous accusez l’État des conséquences de votre mauvaise gestion. Il y a fort à parier que votre budget 2025 sera entaché du même déficit qu’en 2024. »

Selon les élus d’opposition, ce déficit a contraint l’exécutif parisien à emprunter près d’un milliard d’euros, faisant grimper la dette cumulée de la ville à 9,3 milliards d’euros pour 2025. Maud Gatel (MoDem) a notamment dénoncé une surestimation des recettes basée sur des prévisions trop optimistes concernant les taxes sur les transactions immobilières, sans prise en compte du ralentissement du marché immobilier parisien.

Les principales critiques de l’opposition peuvent se résumer en trois points :

  • Manque de transparence sur la situation financière réelle
  • Recours excessif à l’emprunt augmentant dangereusement la dette
  • Prévisions de recettes surestimées, notamment sur le marché immobilier

Paris adopte son budget 2025 : l'opposition dénonce les choix financiers de la ville

Les priorités défendues par la majorité municipale

Face à ces critiques, Anne Hidalgo a défendu les « investissements volontaristes » de la ville qui ont selon elle permis de réduire d’un tiers les émissions de gaz à effet de serre en deux décennies. La maire a mis en avant les transformations urbaines comme l’aménagement des voies sur berges, la création de rues aux enfants et les modifications apportées au périphérique.

La majorité a également souligné que les Jeux Olympiques de Paris 2024 avaient servi d’accélérateur pour ces transformations, tout en affirmant que les budgets alloués à cet événement avaient été respectés.

Voici comment se répartissent les principaux postes de dépenses dans le budget 2025 :

Secteur Montant (en millions €) Évolution vs 2024
Solidarité et action sociale 2 450 +1,2%
Éducation et jeunesse 1 890 -0,8%
Transition écologique 1 375 +2,5%
Sécurité et propreté 1 120 -1,5%

Cette répartition témoigne des arbitrages difficiles que la municipalité a dû réaliser pour maintenir ses priorités politiques malgré les contraintes budgétaires accrues. Le débat autour de ce budget reflète les tensions qui traversent la gestion de la capitale à l’approche de la fin du mandat d’Anne Hidalgo, avec une opposition qui prépare déjà le terrain pour les prochaines échéances électorales.

Les Parisiens observent avec attention ces discussions budgétaires qui détermineront les services et aménagements dont ils bénéficieront dans les prochains mois, dans une capitale qui continue de se transformer malgré les défis financiers.

Laurene